105 - Tarte à la crème story by Dard Frédéric

105 - Tarte à la crème story by Dard Frédéric

Auteur:Dard, Frédéric [San-Antonio, San-Antonio]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
ISBN: 9782265091771
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 1980-10-01T23:00:00+00:00


1- Astuce percevable uniquement par les gens instruits, que les autres ne s’y attardent surtout pas, ça leur couperait le rythme admirable du récit.

San-A.

2- Laisse-moi dire comme ça, je préfère.

CHAPITRE IRRÉVOCABLEMENT DIXIÈME, PLEIN DE SUSPENSE ET D’AGRÉMENT.

Les heures qui succèdent sont indécises. Tu vas comprendre pourquoi, avec le bout d’éponge racorni qui te tient lieu de cerveau. Une femme à qui tu viens de pratiquer la vocalise parisienne a droit à des égards ; d’autre part, malgré ma séance de langue au chat, je ne suis pas certain des bons sentiments de l’heureuse bénéficiaire. La prudence exigerait que je la ligotasse ; mais la galanterie me l’interdit. Or, Santantonio a toujours prouvé que les mots flic et gentleman n’étaient pas fatalement irréconciliables. Voilà pourquoi il opte pour un moyen bâtard, à savoir que je laisse à la chérie la liberté de ses mouvements, sans toutefois la perdre de vue.

Nous sommes assis face à face dans le bureau. Elle connaît quelques mots d’allemand, moi aussi, et l’emmerde c’est que ce ne sont pas toujours les mêmes. J’essaie de la rassurer par de la pauvre salade teutone. Invente une piètre histoire de panne, et comme quoi ayant vu la fruitière, je me suis permis d’y venir téléphoner. J’attends un ami. Je suis ravi de cette occasion de lui faire la connaissance. Je la trouve belle et délectable, ce qui est presque vrai. Elle est jolie, sensuelle je m’en suis rendu compte, malheureusement, on constate chez elle une certaine dureté d’expression.

La chère petite n’est guère causante, tout ce qu’elle consent à m’apprendre, c’est que je me trouve dans une fabrique de yogourt dont son mari et elles sont les gardiens ; mais son bonhomme est à l’hôpital pour y soigner un mal dont je n’arrive pas à saisir l’identité, ce qui n’est d’aucune importance, étant donné que son mec, je m’en tambourine les jumelles. Je viens de faire ce que j’ai pu pour lui porter chance ; là-dessus, mes vœux l’accompagnent.

Une grande torpeur s’insinue, contre laquelle j’ai grand mal à lutter. La môme se lève soudain de son siège et annonce qu’elle va préparer du café. Je lui réponds que l’idée est déjà fumante (avant le caoua) et je l’escorte jusqu’à son logement. Ce dernier n’est pas chouillard : deux pièces. Une cuisine à vivre et une chambre à coucher. Mon hôtesse s’active autour d’une cafetière émaillée qui me rappelle des souvenirs de grand-mère à la cambrousse. Elle a une silhouette intéressante, et une gueule que j’aimerais confier à la maison Carita pour qu’elle lui donne l’éclat qu’elle mérite.

Bientôt, une odeur ragaillardissante se répand dans l’humble logis. La poupée sort deux bols, du sucre jaunâtre, des cuillers d’étain.

Je louche sur ma tocante. Bientôt cinq plombes ! Il en met un temps, le Gravos ! Je crains que ça n’ait foiré à son niveau. Nous ne sommes pas dans un pays où il est aisé d’obtenir un sapin à pareille heure. Sa requête aura mis la puce à l’oreille du concierge de nuit, lequel en aura informé les autorités… Tout est à redouter.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.